Devant l’immense
Devant l’immense
Rebecca Elson transformait la matière noire de ses recherches d’astrophysique en une poétique du mystère, et en une dissection sensible de l’énigme universelle d’une mort que, très tôt, elle a su pour elle imminente. Dans ses textes, elle tente de comprendre la relation entre sa vocation scientifique et celle de poète. La poésie de Rebecca Elson touche à la fragilité de la vie, à la nature de l’ignorance humaine devant le monde, à la solitude de l’être à l’orée des questions sans réponses. Travaillés par les images et les sonorités, la quête d’une forme d’immédiateté dépouillée, délicate, et un absolu questionnement, inséparable de l’enfance, portés aussi par un sens aigu du rythme, ces textes tantôt quotidiens, tantôt poignants, tantôt perplexes, tantôt arpenteurs du monde ou funambules du ciel, et tout cela ensemble, cherchent à pénétrer le noir intraduisible. Et comme les ossements ancestraux de ces antidotes à la peur qui viennent clore avec une grâce bouleversante le recueil, ses poèmes, les uns après les autres, semblent bien s’envoler, à tire d’ailes brillantes.
Traduit de l'anglais par Sika Fakambi
15 x 18 cm -- 156 pages
Mars 2021
BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR
Rebecca Elson était astronome.
Ses travaux, qui portent principalement sur les amas globulaires, démêlent l’histoire des étoiles, de leur naissance à leur mort. Née à Montréal, au Québec, dans une famille canadienne- américaine, elle étudie à Smith College, à l’Université de Saint Andrews, et à l’Université de Colombie-Britannique. Elle obtient son doctorat d’astrophysique à Cambridge, en Angleterre, grâce à une bourse d’études Isaac Newton. Ses premiers poèmes paraissent alors qu’elle travaille à l’Institut d’études avancées de Princeton, tout en menant ses recherches au Centre d’astrophysique de Harvard. En 1991, elle retourne travailler sur les premières données de Hubble à l’Institut d’astronomie de Cambridge. Elle meurt à Cambridge en 1999, à l’âge de 39 ans. Ce recueil de poèmes et de réflexions est l’œuvre d’une scientifique pour qui la poésie était un aspect nécessaire de la recherche, une pratique cruciale pour comprendre le monde et la place qu’on y occupe. Rebecca Elson était astronome, et elle était poétesse. Son travail l’a conduite jusqu’aux limites du visible et du mesurable.
Sika Fakambi traduit de la poésie, de la fiction et du théâtre. Elle a grandi au Bénin, entre Ouidah et Cotonou. En 2014, elle a reçu les prix Baudelaire et Laure Bataillon. En 2017, elle a créé la collection corp/us.
ILLUSTRATION : Dominique Goblet